Face à un secteur de l’édition particulièrement dynamique, où se côtoient de véritables objets littéraires et de purs produits commerciaux, comment faire des choix ? Cette question est à la fois celle des enseignants et celle des parents. Une autre question que partagent largement parents et enseignants est celle de la motivation à lire : comment la faire naître ? comment faire pour qu’elle ne s’éteigne pas ?
La troisième, étroitement liée aux deux autres, est celle de la compréhension :
Ce n’est guère étonnant quand on apprend par ce même programme que moins de la moitié des élèves ont un enseignant qui leur demande au moins une fois par semaine de comparer le texte à des lectures antérieures ou à des faits qu’ils ont vécus, de décrire le style ou la structure du texte, de déterminer les intentions de l’auteur. R. Goigoux, lors de son analyse de ces résultats, insiste sur le fait que les résultats de PIRLS sont le reflet de ce qui est enseigné en classe : les élèves français sont peu entraînés à se questionner sur les états mentaux des personnages, à justifier leurs réponses et à rédiger des paragraphes argumentatifs pour expliquer leurs déductions. Quant aux stratégies de compréhension, elles ne font pas l’objet d’un enseignement explicite. Les résultats de ces enquêtes montrent, derrière les difficultés rencontrées par les élèves, de réels besoins de formation des professeurs des écoles en didactique de la lecture.
A partir des difficultés pointées chez les élèves, la conférence de consensus organisée par le CNESCO sur la lecture a fixé deux axes de travail prioritaires : l’enseignement des stratégies de compréhension et l’entrée en littérature. Mais il y a d'autres questions susceptibles d’être traitées : l’entrée philosophique en lien avec le programme d’enseignement moral et civique, la question de la lecture spécifique de tous ces livres avec images (albums, BD, romans graphiques) trop souvent lus pour leur texte uniquement et bien sûr la question de la motivation à lire.